Sidney Bechet

C’est en reconstituant les années de sa vie, soit un demi-siècle d’une carrière trépidante, qu’il a été possible d’approcher l’Homme Bechet. ll y apparaît avec tous ses défauts, et l’on sait combien ces qualités-là se perdent ! Ce « SIDNEY BECHET » est le résultat d’une enquéte serrée, menée par Jean-Roland Hippenmeyer, de la « jungle » de Storyville à l’Olympia, de Wild Cat Blues aux Oignons.
On y retrouve et Clarence Williams et Armstrong : et Ladnier et Mezzrow ; Luter aussi. On y parle prohibition, « entourloupes », pêche et photo. On y suit donc, pour la première fois, Sidney Bechet, année après année. Impossible alors d’« éviter » les « affaires » que sont le naufrage du Rowan, l’« incident » de Pigalle ou le « Club Basha » ; la gloire aussi, gui consacre ce Créole louisiano-américain, vedette « francaise » ! ...et l’artiste et musicien hors pair, le terrien, dont le gros problème est la communication. N’est-ce pas d‘un vrai port d’attache dont rêvera celui gui pensait rallier La Nouvelle-Oriéans avec un yacht d’occasion qui, la plupart du temps, ne dépassait jamais Brooklyn ? Ce « SIDNEY BECHET » n’est pas un roman-feuilleton, mais investigations d’un limier enthousiaste, gui n’avait pas eu besoin de verser dans la « béchétolâtrie » pour démontrer par la « simple » relation des faits le génie musical de celui que chacun, familièrement, avait appelé le « Vieux ».
Et pourquoi l’Amérique ne te redécouvrirait-elle pas ? Rien n’est impossible ! Si l’on songe gue sur Broadway, des revues noires battent leur plein, et que l’on reparle « ragtime », « swing », comme si tout recommencait... alors, viendra peut-être le temps d’évoquer SIDNEY BECHET, héros américain, en un « musical », dont « la Nuit est une Sorcière » serait le formidabie tremplin ?!...