Billie Holiday

Bien des amateurs considèrent Billie Holiday comme la plus grande chanteuse de toute l’histoire du jazz. Son tragique destin pourrait évoquer un mélodrame naturaliste, où ne manquent ni la misère, les bas-fond, la prison, ni les feux du succès et le scintillement de l’argent, l’alcool, la drogue et la décrépitude... Mais pour Billie Holiday, il ne s’agissait pas là d’une fiction littéraire plus vraie que nature : c’était sa vie, telle qu’elle la vivait.
Toutes les douleurs qu’une femme puisse connaître, elle les connut, avec, en plus, ce dramatique sentiment qu’ont éprouvé bien des musiciens de jazz : celui d’être encore et toujours considérés plus comme des amuseurs publics que comme des artistes quand bien même ils seraient arrivés au sommet de la maîtrise musicale et de l’expressivité créatrice.
Aujourd’hui, dix-sept ans après sa mort (survenue en 1959 à l’âge de quarante-quatre ans), Billie Holiday est entrée dans le panthéon de la musique universelle, grâce à ce génie vocal si personnel où chaleur et souplesse, swing et décontraction, s’unissaient pour transformer en chef-d’oeuvre immortel la plus ressassée des mélodies populaires.
Avec beaucoup de simplicité et d’émotion, le critique musical américain Burnett Jones retrace la carrière de Billie Holiday, évoquant les grandes rencontres musicales qui l’ont marquée : entre autres Count Basie, Teddy Wilson et surtout le grand Lester Young, le ’Président’ de tous les saxophonistes.