L’insaisissable Robert Goffin. De Rimbaud à Louis Armstrong

Robert Goffin aura emprunté d’un pas ferme les chemins les plus enivrants alors qu’ils étaient souvent invisibles. Avant de créer un langage poétique qui n’appartient qu’à lui, il fut le premier sur cette planète à déceler l’existence d’une authentique révolution musicale : le jazz.
La poésie et le jazz ne suffisent pas à calmer sa fureur de vivre et son avidité de recherche dans la création.
Il écrit onze romans, perce le secret des impératrices Charlotte et Elisabeth, découvre le mystère des amours fabuleuses des anguilles, étudie la vie des rats et des araignées, tout en étant quotidiennement attentif à la gastronomie, à la boxe ou à l’automobile, Verlaine et Rimbaud.
André Gide et Cocteau admirent son aisance et sa perspicacité. Inlassablement, passionnément, Goffin cherche et trouve. Il identifie Annie Playden, un des amours d’Apollinaire que l’on cherchait depuis près de cinquante ans. Louis Armstrong trouve en lui un thuriféraire ardent. Il prend la défense de Léopold Ill. à l’instant le plus tragique. Huit ans avant Picard, il pressent le principe du bathyscaphe. Avocat, il fait acquitter Juliette Lespinasse qui a tué son enfant.
Les Américains le surnomment ’The Worlds most versatile man’ ou encore ’The amazing doctor Goffin’. Avant de mettre fin à ses jours, René Crevel lui adresse sa dernière lettre. Il plaide avec Henri Torrès et Maurice Garçon. A New York, il élabore les dialogues français du film Autant en emporte le vent. Membre de l’Académie royale, il devient président des Pen Clubs mondiaux.
Or donc, comblé d’honneurs mais paradoxalement inconnu, Robert Goffin est un glorieux inconnu en somme.